Les physios en mouvement
La physiothérapie bouge dans le Grand Lausanne. Entre Vidy, La Source et Epalinges, les physiothérapeutes se sont réunis sous un nom: La Source Fitphysio. Ils prônent une approche pluridisciplinaire pour le bien des patients.
C’est pour ainsi dire l’âge de la physiothérapie: 210 ans. En 1813, Henrick Ling Pehr, considéré comme le «père» de la discipline, fondait le Royal Institut central de gymnastique en Suède. Si les exercices, massages et manipulations du dos ont dominé la pratique à l’époque, celle-ci a beaucoup évolué depuis. La physiothérapie est désormais la troisième profession de santé en termes d’effectifs, après les soins infirmiers et la médecine. En Suisse, la faîtière Physioswiss compte 11 000 membres. Permettre à quiconque de vivre de la manière la plus autonome et qualitative possible, voilà comment pourrait se résumer leur mission.
La population suisse vieillit, les activités sportives s’intensifient et se diversifient, les temps d’hospitalisation se réduisent et le nombre de personnes souffrant de maladies chroniques augmente. Le constat est sans équivoque: le recours à la physiothérapie grandit en conséquence. Elle joue aujourd’hui un rôle majeur pour la prise en charge ambulatoire dans le système de santé de notre pays. La physiothérapie s’adresse aux personnes de tout âge pour traiter les rhumatismes, les traumatismes physiques, la paralysie, les affections circulatoires ou cardiorespiratoires, les conséquences corporelles de certaines maladies neurodégénératives ou encore les fonctions urogynécologiques et les affections courantes comme les torticolis ou le lumbago. Pour répondre à ces besoins grandissants, auxquels la population vaudoise fait également face, la Clinique de La Source et le Groupe Vidymed ont créé un centre de pointe dédié à la physiothérapie sur plusieurs sites lausannois et sous l’appellation «La Source Fitphysio».
Bien plus qu’un massage
La physiothérapie hospitalière et ambulatoire contribue de manière essentielle à la santé publique. Selon le baromètre de la physiothérapie en Suisse, une étude menée par gfs.bern en 2021, 94% d’un échantillon d’environ 1000 personnes interrogées pensent que la physiothérapie contribue à améliorer la santé et 85% des interrogés sont également convaincus que cette méthode thérapeutique contribue à permettre un retour à la vie quotidienne. Les instructions des physiothérapeutes sont aussi considérées comme indispensables au processus de guérison. Pour plus des trois quarts des personnes interrogées (71%), le risque d’endommager le corps plutôt que de guérir est plus grand lorsqu’on entreprend des exercices sans l’accompagnement d’un ou d’une physiothérapeute. Plus des trois quarts des personnes questionnées affirment aussi que la physiothérapie permet de freiner l’augmentation des coûts de la santé. En effet, si les coûts de la physiothérapie ont doublé en dix ans, c’est en raison du nombre de séances qui augmente, et non en raison du prix de la séance qui, lui, n’a pas bougé.
La physiothérapie, massage et application de chaud ou de froid sur la peau? Loin des clichés, les physiothérapeutes, des professionnels au bénéfice d’un diplôme d’une haute école spécialisée pouvant aller jusqu’au doctorat, ont bien des cordes à leur arc. S’il est commun d’imaginer la nécessité d’une prise en charge en physiothérapie après un grave accident, l’opportunité de consulter à l’apparition de petites douleurs est moins connue. Pourtant, une prise en charge précoce est la meilleure manière d’éviter la persistance de troubles musculo-squelettiques. Ces troubles peuvent découler d’une maladie dégénérative, de la sédentarité ou d’une perte de la masse musculaire après une hospitalisation, par exemple. Voici certains des autres champs de compétences couverts par la physiothérapie: sport, maternité, angiologie, traumatologie, orthopédie, rhumatologie ou rééducation cardiorespiratoire après une opération.
Une solution sur mesure
Les activités de physiothérapie de la Clinique de La Source et du Groupe Vidymed ont désormais fusionnés sous l’appellation «La Source Fitphysio» et peuvent agir sur l’ensemble de ces domaines. Grâce à l’implication des 38 physiothérapeutes du groupe, la population de la région lausannoise a accès à une offre complète de physiothérapie à deux pas de chez elle. Tous les besoins sont couverts: la physiothérapie ambulatoire, pré- et postopératoire à la Clinique de La Source, la rééducation ambulatoire axée sur le sport à Vidy, la rééducation ambulatoire généraliste avec spécialisation dans le rachis à Epalinges et les traitements en piscine au Centre aquatique de la Vaudoise aréna. «La force de notre nouvelle entité réside dans son équipe multidisciplinaire. Elle réunit des physiothérapeutes expérimentés et spécialisés dans différents domaines complémentaires», note Sébastien Pellet, directeur opérationnel et physiothérapeute de La Source Fitphysio.
Les Vaudoises et les Vaudois ont désormais accès à des possibilités de prise en charge à Vidy, La Source ou Epalinges. Dans les prochaines années, l’offre du groupe va encore s’étoffer pour le bien des patients. Le rapprochement de la collaboration entre les quatre sites est optimal pour la prise en charge de ceux-ci. Les physiothérapeutes peuvent suivre leurs patients dans la durée. «Nous sommes en lien direct les uns avec les autres et pouvons partager le dossier d’un patient et/ou le suivre grâce à un accès facilité aux différents sites. Chaque physiothérapeute peut se déplacer entre les sites et rester au plus proche de sa patientèle en fonction de ses besoins de soins, qui peuvent évoluer au cours du traitement. Un gain précieux pour l’optimisation de notre travail et afin de consacrer l’essentiel de notre temps au patient», se réjouit Sébastien Pellet.
Collaborer pour maximiser les soins aux patients
La Source Fitphysio privilégie systématiquement la qualité de la prise en charge, pour le bien de patients. «Ce n’est pas acceptable de réduire les consultations à 20 minutes ni, de manière générale, de vouloir concentrer les soins sur une période définie. Cela ne peut qu’amoindrir la qualité de notre travail. Entre la préparation et les soins, il est illusoire de penser qu’on puisse prendre en soins correctement un être humain en un temps limité. C’est la qualité qui prime, pas le minutage de la prise en soins», affirme Sébastien Pellet. A La Source Fitphysio, les personnes sont traitées avec respect et le temps qu’il faut selon leurs besoins.
«La collaboration entre la Clinique de La Source et le Groupe Vidymed a toujours existé. L’intégration de Vidy, Epalinges et du Centre aquatique de la Vaudoise aréna permet d’unir les compétences spécifiques qui étaient jusque-là séparées. Un traitement d’urgence est également disponible au Centre d’urgences adultes de Vidy. Un plus pour les patients qui peuvent, sans attendre, bénéficier de soins et de conseils, notamment sur les premiers éléments de traitement à mettre en place à leur retour à domicile.
«C’est la qualité qui prime, pas le minutage de la prise en soins»
Une expertise reconnue en physiothérapie du sport
Les physiothérapeutes mettent en place le programme nécessaire à tous les sportifs, du débutant au professionnel. Depuis 2018, le Groupe Vidymed fait partie de la poignée
de centres certifiés Swiss Olympic Medical Center. «Cette certification implique qu’une entité emploie des médecins et des physiothérapeutes du sport qui travaillent avec des équipes sportives d’élite. L’apport physiothérapeutique s’associe à la médecine sportive, à des tests de performance et des compétences solides liées au sport. Ce label apporté de longue date par le Groupe Vidymed et cette approche sont les grands atouts de notre nouvelle structure commune», se félicite Sébastien Pellet. Et de poursuivre: «Un gage de haute qualité pour la population qui pourra plus largement bénéficier de l’expertise de nos physiothérapeutes du sport. »
L’affinage des techniques et le suivi de la recherche clinique
«Nous cherchons toujours à améliorer nos prestations pour les patients», ajoute Sébastien Pellet. Le groupe se tourne de plus en plus vers la physiothérapie fondée sur les données probantes. Cette méthode de pratique prend de l’ampleur dans le métier. En somme, il s’agit de prendre en compte les meilleures données issues de la recherche dans l’expertise clinique et les valeurs du patient – c’est-à-dire d’aller vers plus de discussion avec le patient pour qu’il puisse être en mesure de participer à la prise de décisions cliniques. Un pas de plus vers la littératie en santé, soit un accès à la bonne information, à sa bonne compréhension et à la mise en pratique de ce savoir grâce à des outils adéquats.
Yann Bernardinelli
Parution: Le Temps, lundi 25 mars 2024