16 mai 2022 - Revue de presse

Magazine Générations: La diverticulite, fréquente... mais bénigne_

La diverticulite, fréquente... mais bénigne

Cette pathologie intestinale est très courante chez les personnes âgées. Elle provoque des crises douloureuses que l’on peut traiter souvent par antibiotiques. Dans les cas graves, la chirurgie s’impose.

Manque d’activité physique et alimentation pauvre en fibres sont le terrain idéal pour développer des diverticules. «Il s’agit de petits sacs qui se forment sur la paroi de l’avant-dernier segment du côlon: le sigmoïde, explique le Dr Pascal Juillerat, gastro-entérologue à GastroGEB, à la Clinique de La Source, à Lausanne. Elles ne sont présentes que chez 10% des personnes de 40 ans, mais 70% des personnes de 70 ans en ont, sans forcément développer de symptômes. » Ces poches se créent d’autant plus facilement que la personne est constipée, en surpoids ou encore sédentaire. «Le côlon est parcouru par de nombreuses petites contractions, tout au long de la journée, mais deux à trois fois par jour, il est soumis à de fortes ondes propulsives qui permettent la descente des aliments en cours de digestion, puis l’évacuation des selles, explique le Dr Cédric Vallet, chirurgien à la Clinique de La Source. Les fibres et l’eau présentes dans l’intestin évitent que cette pression n’endommage la paroi, mais lors d’une alimentation qui en est trop pauvre, ces ondes créent les diverticules qui peuvent s’enflammer.» On parle alors de diverticulite.

Les symptômes sont de fortes douleurs en bas à gauche du ventre, un transit anormal, parfois de la fièvre et de nausées. «La diverticulite est comparable à une appendicite de la personne âgée, poursuit le Dr Juillerat. Les symptômes cliniques sont assez semblables, si ce n’est que, pour l’appendicite, la douleur est localisée à droite.» 
 

Egalité des sexes

Lors d’une suspicion de diverticulite, le médecin procède à un examen clinique, à une prise de sang (pour déceler des signes d’inflammation) et une imagerie (scanner ou ultrason). Il voit alors l’état du diverticule responsable de l’inflammation. «Lors d’une crise simple, il n’y a pas forcément d’abcès et le patient peut être traité avec des médicaments anti-inflammatoires pendant quarante-huit heures. Passé ce délai, je le revois et s’il n’y a aucune complication, je prescris des laxatifs légers permettant de réguler les selles et, petit à petit, une alimentation riche en fibres», précise le gastro-entérologue. Si l’abcès est purulent, des antibiotiques sont administrés et le patient retrouve une vie normale après quelques jours. 

Malheureusement, l’abcès peut parfois perforer la paroi intestinale, laissant échapper du pus ou des selles dans le ventre. On parle alors de péritonite (inflammation de la membrane qui tapisse les organes de l’abdomen). C’est alors une urgence vitale. «Lorsque de telles complications se présentent, la chirurgie s’impose, explique le Dr Vallet. Il faut couper le segment enflammé et appondre les deux parties qui restent pour restaurer la fonction de l’intestin. Dans les cas graves, il convient de placer une poche temporaire hors du ventre pour dériver les matières fécales. Ces interventions sont lourdes et nécessitent de longues hospitalisations. Heureusement, seul 20% des patients qui souffrent de diverticulite développent des complications.»

A noter qu’il est fréquent, chez les personnes qui ont déjà fait une crise simple, d’en refaire d’autres sans gravité. «La chirurgie n’est jamais conseillée pour les patients qui réagissent bien aux antalgiques ou aux antibiotiques», rassure le Dr Vallet. Et le Dr Juillerat de conclure: «Après 80 ans, c’est un fait: les deux tiers des seniors ont des diverticules. Ils se forment autant chez les hommes que chez les femmes. Ils sont pour l’égalité des sexes!.»
 

Fibres et sport

Pour prévenir les diverticules, il faut fournir à l’intestin une quantité suffisante de fibres et de liquide. Cela lui permet non seulement de fonctionner correctement, en évitant la constipation, mais également de le protéger contre les fortes 
pressions qu’il subit. «La consommation idéale de fibres par jour est de 30 grammes, explique Léa Cotterli, diététicienne à la Clinique de La Source. Il faudrait, par exemple, consommer, au petit-déjeuner, du pain complet, aux repas principaux des céréales complètes associées à une portion de légumes et en collation une poignée d’oléagineux ou de fruits.» 

«Certains patients craignent de manger des graines en pensant qu’elles vont se loger dans les diverticules, évoque le Dr Juillerat. C’est faux. Certaines ont même un effet laxatif naturel, à l’instar des graines de lin.» L’activité physique est recommandée, car elle favorise le transit. A noter que, tout de suite après une crise, un régime sans fibres est conseillé pour mettre l’intestin inflammé au repos. «Il faut ensuite les réintroduire progressivement dans l’alimentation.», poursuit Léa Cotterli.


Yseult Théraulaz
Parution: Magazine Générations, mai 2022

 

Diverticulite: une conférence pour comprendre

Pour faire le point sur cette problématique, le magazine générations et la Clinique de La Source vous invitent à une conférence au cours de laquelle des spécialistes répondront à toutes vos questions, le jeudi 9 juin 2022, à 17h30, à la Clinique de La Source, à Lausanne

AU PROGRAMME: Conférence sur la diverticulite, avec la participation du Dr Pascal Jullierat, Gastro-entérologue, du Dr Cédric Vallet, Spécialiste en chirurgie viscérale, et Mmes Léa Cotterli et Emilie Malembe, Diététicienne à la Clinique de La Source.
L’évènement sera suivi d’un apéritif offert par la Clinique.

LIEU: Clinique de La Source, Lausanne

HORAIRES: Jeudi 9 juin, 17h30 - 19h (accueil dès 17h15 / apéritif à 19h)

INSCRIPTIONS: Participation au concours jusqu’au 30 mai 2022
Inscription possible via le formulaire en ligne sur le site du magazine générations: https://www.generations-plus.ch/source
ou par courrier à générations, Conférence de La Source, Isabelle Bosson, rue des Fontenailles 16, 1007 Lausanne