29 octobre 2022 - Revue de presse

24 Heures : Un nouveau Centre de la prostate a ouvert ses portes à Lausanne_

Un nouveau Centre de la prostate a ouvert ses portes à Lausanne

Les patients bénéficient d’une prise en charge multidisciplinaire dans cette nouvelle structure de la Clinique de La Source. Leur parcours de soins est ainsi simplifié. Explications

da Vinci - Clinique de La Source
Un nouveau Centre de la prostate a ouvert ses portes à Lausanne

 

Le nouveau Centre de la prostate La Source qui a ouvert ses portes en début d’année est une structure qui permet une prise en charge multidisciplinaire des patients dès l’annonce du diagnostic et jusqu’à la fin des soins et traitements. Un long suivi est souvent nécessaire pour ces hommes qui ont parfois des traitements à vie.

 

Établir le diagnostic

Recevoir le diagnostic d’un cancer n’est jamais chose aisée, tant pour la personne concernée que pour ses proches. «Le patient nous est souvent adressé par son généraliste qui a fait un dosage du PSA (ndlr: pour Prostate Specific Antigen, une protéine produite par cette glande et dont des valeurs trop élevées peuvent être le signe d’un cancer) par une simple prise de sang et a constaté des valeurs anormales, explique Christian Gygi, médecin spécialiste en urologie et urologie opératoire. Nous procédons à des examens ultérieurs pour savoir si le patient a un cancer de la prostate.» Parmi ceux-ci, le toucher rectal permet de sentir s’il y a une masse anormale sur la glande, une IRM est aussi conseillée et une biopsie est faite lorsque la tumeur est suspectée.

Une fois le diagnostic de cancer établi, le cas de chaque patient est discuté lors du tumor board, colloque hebdomadaire qui réunit un panel d’experts: urologues, chirurgiens, radio-oncologues, oncologues, radiologues, généticiens, entre autres ainsi que deux infirmières spécialisées en oncologie.

 

"Le patient arrive chez nous avec beaucoup de questions qu’il n’a pas forcément pensé à poser au spécialiste, trop ébranlé par le diagnostic reçu."

Miroslava Marhefkova, infirmière référente spécialisée en oncologie

 

«Lors de cette séance, ma collègue Sandrine Lambin et moi-même récoltons plusieurs informations concernant le patient, explique Miroslava Marhefkova, infirmière référente spécialisée en oncologie. Lorsque nous le rencontrons pour la première fois, le patient a déjà reçu des propositions de traitement de son médecin urologue. Il arrive chez nous avec beaucoup de questions qu’il n’a pas forcément pensé à poser au spécialiste, trop ébranlé par le diagnostic reçu.»

 

Chirurgie, rayons et autres traitements possibles

Lorsque le cancer de la prostate ne peut pas être simplement suivi, un traitement actif (radiothérapie ou chirurgie) est recommandé.

La chirurgie est proposée à des patients jeunes (habituellement moins de 75 ans) avec une espérance de vie de plus de dix ans. La chirurgie minimalement invasive (par quelques petits orifices au niveau de l’abdomen) par voie robot-assistée s’est imposée. En effet, la précision des gestes permet, selon l’agressivité du cancer, sa localisation dans la prostate et la fonction sexuelle préalable du patient, d’épargner les nerfs érecteurs, collés à la prostate explique le Dr Yannick Cerantola, spécialiste en urologie et urologie opératoire.
L’incontinence urinaire représente un effet secondaire rare à moyen terme grâce aux exercices de physiothérapie pré et postopératoires et à une dissection fine de la zone à opérer facilitée par l’approche robotique.

 

Ablation de la prostate
Ablation de la prostate

 

Une fois la prostate retirée, des séances de radiothérapies peuvent être proposées pour détruire d’éventuelles cellules cancéreuses résiduelles. «La radiothérapie est aussi préconisée pour tous les patients inopérables, soit parce que leur état de santé général ne le permet pas, soit parce qu’ils refusent la chirurgie, explique le Dr Abderrahim Zouhair, spécialiste en radio-oncologie. Les rayons sont aussi prescrits pour les patients au-delà de 70 ans ou en cas de récidive. L’appareil «Ethos» utilisé au Centre de radio-oncologie de la Clinique de la Source permet d’irradier avec une très haute précision la zone cible ce qui garantit une meilleure protection des tissus sains avoisinants». Les potentiels effets secondaires, tels que la fatigue, douleurs lors de la miction, modifications de la consistance et de la fréquence des selles, ainsi que d’éventuelle cystite, disparaissent au bout de quatre à six semaines.

L’arsenal thérapeutique ne se limite pas à ces deux techniques: chimiothérapie, immunothérapie, thérapie ciblée, hormonothérapie sont également à disposition seules ou combinées selon l’avancée du cancer, son mode d’action, l’âge et l’état du patient. «Chaque cas est différent et le tumor board aide à trouver, de façon collégiale, le meilleur traitement pour chaque personne, explique le Dr Pierre Bohanes, spécialiste en oncologie médicale. Il ne s’agit pas uniquement d’une réunion d’experts qui discutent d’un dossier anonyme. Nous parlons de situations concrètes, de personnes qui ont déjà été vues en consultation et dont nous connaissons l’état général, les habitudes de vie et les besoins. Le but de cette réunion est de trouver un traitement qui permette de prolonger l’espérance de vie du patient tout en garantissant la bonne qualité de celle-ci. C’est évidemment à lui que revient la décision finale qu’il prend alors de façon éclairée.»

 

Un suivi personnalisé


Miroslava Marhefkova et Sandrine Lambin prennent le temps de passer en revue les différentes étapes du traitement, elles expliquent les effets secondaires possibles, elles répondent aux questions et fournissent également des noms de sexologues ou psychologues si besoin. «Le but de cette rencontre est d’identifier les besoins et les ressources du patient afin de s’assurer qu’il pourra bénéficier d’une qualité de vie la plus proche possible de celle qu’il avait avant le traitement, précise Sandrine Lambin. Nous lui fournissons également des informations sur diverses associations qui peuvent lui être utile. La maladie affecte le quotidien du couple, dont la sexualité. La présence de l’épouse, qui se trouve à devenir une proche aidante, est souhaitable.»


Cette première consultation infirmière dure environ une heure. Par la suite, le patient est vu régulièrement par une des infirmières référentes, que ce soit lors de son éventuelle hospitalisation, lors de ses traitements en ambulatoire ou simplement s’il en ressent le besoin. Des cafés prostate et d’autres activités sont également proposés afin de permettre aux patients de se sentir moins seuls face à la maladie et de récupérer une bonne qualité de vie. «Nous revoyons le patient une semaine après son opération, s’il en a subi une. Puis nous le rappelons un mois après pour nous assurer que le traitement est pris correctement et pour adapter les éventuelles aides à domicile dont il bénéficie. Enfin, nous essayons de lui proposer une autre consultation après trois mois. Par la suite, le suivi se fait à la demande du patient», explique Miroslava Marhefkova.

Miroslova Marhefkova, Clinique de La Source
Miroslova Marhefkova, Infirmière référente spécialisée en oncologie à la Clinique de La Source

 

Si la chirurgie est parfois inéluctable, elle n’est pas la seule option proposée à un homme qui est atteint d’un cancer de la prostate (lire encadré). Comme cette maladie se développe lentement, il suffit parfois de la surveiller – même sur une longue période – sans avoir besoin d’intervenir par un traitement ou une chirurgie. «Cela peut être très anxiogène que de vivre des années avec un diagnostic de cancer sans aucun traitement mis en place, admet le Dr Gygi. Je rassure le patient en précisant bien que son PSA sera contrôlé deux fois par an, que l’on refera une IRM après 12 ou 18 mois et qu’une biopsie peut également être refaite un à deux ans après la première. Certains hommes vivent de longues années sans aucune gêne malgré un diagnostic de cancer. Intervenir trop tôt n’est souvent pas utile.»

 

Combattre l’angoisse de performance

Le cancer n’a pas que des répercussions physiques sur les patients. Le Dr Christian Rollini, psychiatre et spécialiste en sexologie à Lausanne explique: «Il ne faut pas négliger l’impact que le cancer a sur le moral de la personne malade. Elle peut souffrir d’anxiété, de dépression, entre autres. Dans le cas du cancer de la prostate s’ajoute également un impact sur le couple et la sexualité. Le sexologue s’assure que certaines fausses croyances ne viennent pas entraver la sexualité du patient. Comme l’idée, par exemple, qu’il pourrait transmettre son cancer à sa compagne par l’acte sexuel…»

Le spécialiste pense notamment à l’angoisse de performance du patient et aux conséquences que cela peut avoir sur son couple. «Prendre le temps de parler de tout cela, de préciser que l’absence d’érection n’est pas forcément liée à une perte de désir, de déculpabiliser le patient et parler des médicaments qui peuvent lui venir en aide sont autant de pistes qui permettent de reprendre confiance en soi.» Stress et érection ne font pas bon ménage, limiter le premier aide à retrouver la seconde. Sans oublier que la stimulation sexuelle favorise la réparation des tissus abîmés par les traitements.

 

 

Esther Rich
Publication : 24 Heures, le samedi 29 octobre 2022

 

 

Conférence Cancer de la prostate
«Craintes et idées reçues: tout ce que vous n’avez jamais osé demander!»

Inscrivez-vous à la conférence «Cancer de la prostate», le mardi 22 novembre 2022 de 17h30 à 19h à la Clinique de La Source. Délai d’inscription: jeudi 17 novembre 2022

Orateurs:

  • Dr Yannick Cerantola et Dr Christian Gygi, spécialistes en urologie et urologie opératoire
  • Dr Pierre Bohanes, spécialiste en oncologie médicale
  • Dr Abderrahim Zouhair, spécialiste en radio-oncologie et radiothérapie
  • Dr Christian Rollini, spécialiste en psychiatrie et sexologie
  • Mme Miroslava Marhefkova et Mme Sandrine Lambin, infirmières référentes spécialisées en oncologie

Avec la présence de la Ligue vaudoise contre le cancer et de l'association Ose Thérapies

Programme: mardi 22 novembre 2022

  • Dès 17h15: Accueil à la réception de la Clinique de La Source
  • 17h30 – 19h00: Conférence
  • 19h00 – 20h00: Apéritif offert – Présence de la Ligue vaudoise contre le cancer et d’Ose Thérapies
  • 20h00: Fin de la manifestation

* Dans la limite des places disponibles et selon les normes sanitaires en vigueur

22 juin 2022

Prix ESPRIX 2022_