12 novembre 2018 - Revue de presse

Passion Montagne : Les lésions musculaires_

Conseil santé

Comme toute activité physique, le sport en montagne sollicite l’appareil musculaire. Les lésions sont nombreuses, et nous allons tenter de clarifier les différentes blessures possibles.

La classification médicale de Munich est la référence scientifique, mais nous reprendrons, ici, les termes usuels des pratiquants pour détailler les différentes lésions.

 

Lésions extrinsèques

Elles sont provoquées par un traumatisme direct, c’est la fameuse béquille ou le choc contre un rocher qui lèse le muscle. Elles représentent 10% des cas.

 

On distingue les contusions simples

La gêne est modérée, la force conservée et, après 48 heures de glace et un bandage compressif, l’amélioration est favorable en quelques jours.

 

Les contusions sévères

La force est diminuée, l’impotence fonctionnelle limite les activités, le traumatisme provoque un écoulement sanguin, et il est préférable de consulter pour évaluer la gravité.

 

Les lésions intrinsèques

Les lésions intrinsèques sont les plus courantes, causées par une mise en tension excessive, une sollicitation brutale ou un effort trop violent du muscle.

 

Les courbatures

Causées par un effort inhabituel, le plus souvent en mode freinateur. Cette réaction physiologique cède au bout de 48 heures, sans séquelles.

 

L’élongation

Quelques fibres musculaires sont rompues, la gêne est modérée, avec un petit oedème et, en prenant soin de ne pas solliciter le muscle quelques jours, la récupération sera rapide.

 

Le claquage

Des fibres musculaires sont rompues, la perte de force est conséquente et l’allongement du muscle est douloureux. On palpe une encoche sur les fibres, signe de la zone rompue. En quelques heures, voire quelques jours, un hématome apparaît. La consultation s’impose, accompagnée souvent d’une échographie pour mesurer l’ampleur de la lésion. Le traitement consiste en une mise au repos du segment par décharge (cannes) et une application de glace pendant trois jours, pour limiter l’écoulement de sang. Ensuite, le port d’une contention qui maintient le muscle serré, et qui garantit l’apport sanguin est primordial pour la cicatrisation. On entreprend la rééducation, pour retrouver élasticité et force, en augmentant graduellement les contraintes sur le muscle. D’abord avec des exercices isométriques (sans modifier la longueur du muscle), puis dès que possible en activant le mode freinateur, pour que la cicatrice se fasse dans le sens des fibres, et qu’elle soit garante d’un muscle efficace, à la reprise du sport. Puis vient la remise en charge progressive, avec des exercices contre résistance pour finir avec des séquences de pliométrie qui sollicitent le muscle en raccourcissement et en allongement de façon alternée et rapide. La difficulté est de ne pas reprendre trop vite le sport, même si les douleurs ont disparu, car la cicatrisation est longue (six semaines). Les récidives sont très fréquentes pour ne pas avoir respecté ce délai, et le risque de chronicisation de ce genre de blessure est important. Votre physiothérapeute vous accompagnera dans ce processus.

 

La rupture

Une partie ou la totalité des fibres du muscle est arrachée, à son insertion ou sur son trajet. La consultation chez le médecin du sport est essentielle pour mesurer l’ampleur des dégâts, et décider si le traitement sera conservateur, avec de la physio, ou chirurgical.

 

 

En conclusion, quand la gêne fonctionnelle est importante, il convient donc de ne pas minimiser ces blessures, et de consulter rapidement pour assurer une bonne guérison. N’oublions pas qu’un bon échauffement, une bonne hydratation et le respect des plages de sommeil réduisent les risques de blessures.

Bonne montée !

 

Bruno Paillat,
Chef physiothérapeute à VIDY FIT

Parution : Passion Montagne mars — novembre 2018